vendredi 29 janvier 2016

Quand le numérique modifie la structuration des espaces universitaires


« Nouveaux espaces, nouvelles interactions dans l’université à l’ère du numérique » : tel est le thème de la prochaine journée des référents numériques qui aura lieu le 29 janvier prochain dans les locaux de la CPU. Cet évènement prend place dans le cadre de la préparation du colloque annuel de la CPU « Campus en mouvement » qui se déroulera du 25 au 27 mai à l’université d’Orléans. Il est ouvert à tous les représentants des établissements d’enseignement supérieur.

En mai 2015, à l’issue de son colloque annuel consacré au numérique, la CPU formulait 10 propositions parmi lesquelles celle de « développer des lieux d’apprentissage et de vie pour favoriser le collaboratif et l’innovation ».
Ouvert par Pierre Sineux, président de l’université de Caen-Basse Normandie, le séminaire du 29 janvier entend faire écho à cette proposition. Trois thématiques seront à l’honneur : la transformation des lieux au sein des universités, la création de liens, grâce à ces nouveaux espaces, entre l’université et la ville et les conséquences induites sur les conditions d’études.

Vers une reconfiguration des espaces traditionnels
La généralisation de l’usage des outils numériques et l’évolution des modes de sociabilité étudiante entraînent une transformation des espaces universitaires. Aujourd’hui, on assiste à une reconfiguration des lieux universitaires en rupture avec les schémas traditionnels d’occupation. L’espace est utilisé  de manière multimodale et polyvalente. Le séminaire s’attachera à expliquer selon quelles modalités ces lieux se transforment et quelles dynamiques sont à l’œuvre dans ces évolutions.

Les tiers lieux : un lien entre l’université et son territoire

Il existe à l’heure actuelle une multiplication des espaces et de leur modalité à travers ce qu’on a coutume d’appeler les « tiers lieux » (fablab, learning lab, cantines numériques), lesquels s’imposent souvent comme des espaces de collaboration entre l’université, la cité et les entreprises où les publics se mélangent. (Lire l’article sur les fablabs sur ce site). Le séminaire s’interrogera donc sur la manière dont les tiers lieux contribuent à l’intégration de l’Université dans la ville et aussi de la ville dans l’Université.

Des espaces réels aux espaces virtuels
Au-delà de ces nouveaux espaces physiques que le numérique fait éclore, on assiste à la création d’espaces virtuels qui les complètent ou qui s’y substituent. La journée sera l’occasion de s’intéresser aux possibilités offertes et aux conséquences à la fois sur les conditions d’études, mais aussi sur les organisations de travail.
Le séminaire sera rythmé par deux ateliers et trois tables rondes, parmi lesquelles :
–    « Pédagogie, interactions, numérique et transformation des espaces », animée par Pierre Sineux, président de l’université de Caen ;
–    « Nouveaux lieux d’ouverture sur la cité, réinterprétation des espaces et multifonctionnalité », animée par Mohamed Amara, président de l’université de Pau et des Pays de l’Adour ».

–   « Espaces physiques et espaces virtuels », animée par François Germinet, Président de l’université de Cergy-Pontoise et président du Comité Numérique

Source : http://www.cpu.fr/actualite/quand-le-numerique-modifie-la-structuration-des-espaces-universitaires/

jeudi 28 janvier 2016

Twittclasse - Suite de l'atelier de formation "enseigner avec le Web 2.0" du 27 Janvier 2016

Twittclasse :

Pour lancer sa Twittclasse, des informations, conseils, suggestions :
http://sicestpasmalheureux.com/2015/10/26/pas-a-pas-demarrer-sa-twittclasse/

En ce qui concerne la question de changer de compte de classe (ou pas) à chaque nouvelle promotion d'élèves : http://unprofdzecoles.com/2016/01/10/une-twittclasse-sur-plusieurs-annees/

Le bilan "d'une année sur l'autre" de Jean Roch MASSON - @jyaire sur Twitter - (précurseur) qui date de 2011 mais très pertinent :
http://jejoueenclasse.fr/elucubrations/twitter-dune-annee-a-lautre/

Twitter en CP, année 3 (toujours Jean Roch MASSON) - article de 2013 -
http://jejoueenclasse.fr/elucubrations/twitter-en-classe-de-cp-saison-3/


Une expérience en CM2, retour sur l'année 2014-2015
http://www.lepetitcoindepartagederomy.fr/informatique-numerique-bilan-d-une-annee-de-twittclasse-cm1-cm2-a118183800


Twittclasse en CP - regards de parents
http://www.educavox.fr/accueil/interviews/twiitclasse

L'expérience d'une enseignante qui débute sa Twittclasse :
http://www.enseigneravecdesapps.com/2015/11/utiliser-twitter-en-classe.html

mercredi 27 janvier 2016

dimanche 24 janvier 2016

Twitter Curator - veille et curation

Avec presque mille abonnements sur Twitter, le flot d'informations reçu est quasi-ingérable et j'ai souvent le sentiment de ne pas être informée comme je le souhaite, de laisser passer des articles pertinents, de me perdre dans les recherches par hashtags, balises et autres.

Parallèlement, les notifications des comptes pertinents, et répondant à mon questionnement, transforment mon IPhone et mon IPad en une enseigne 7/11, une oeuvre contemporaine visuelle et auditive toujours sur le qui-vive.

Hier, un compte de ma TimeLine a mentionné Curator comme outil de veille, de curation mais aussi de traitement de balises et de hashtags.

Piquée par la curiosité et en recherche d'un mode efficient permettant de regrouper les tweets par sujet / intérêt / auteur etc. (non seulement pour mon usage professionnel personnel mais également utile pour les formations dispensées), je me suis lancée pour découvrir l'outil (aidée par le tutoriel partagé par Cellie).

En 15 / 20 minutes, ma première sélection était créée et effective (explications en images) et satisfaisait les objectifs initiaux.

Le peu de recul que j'ai pour le moment ne me permet pas de tirer de quelconques conclusions mais j'apprécie la facilité de prise en mains, les possibilités de sélection et de filtrage et le résultat en accord avec mes expectatives.

mercredi 20 janvier 2016

Printemps du Numérique 2016

Le Printemps du Numérique, version 2016 se rapproche à grands pas (j'ai pourtant l'impression que le 2014 est tout frais !)

Saint Malo (Palais du Grand Large) accueillera cette année l'événement pensé par Françoise Maine (@CoordTiceet ses équipes. Situé à une vingtaine de minutes à pied de la gare SNCF, le site semble grandiose !

Le programme (à ce jour encore susceptible d'être modifié) est disponible et se découpe sur trois jours :

Mercredi 16 Mars 2016 de 10 heures à 18 heures
Jeudi 17 Mars de 8 heures 30 à 18 heures
Vendredi 18 Mars de 9 heures à 16 heures

Mon inscription a été validée et je suis déjà pleine de projets !
Hope to C U there !

Prim à bord : Nouveau portail numérique pour les enseignants du Premier Degré


Destiné aux enseignants du Premier Degré, Prim à bord est le portail voulu par l'Education Nationale pour que "L'Ecole change avec le Numérique".

Regroupant des ressources tant nationales qu'académiques, Prim à bord est personnalisable mais peut également être consultable sans identification.

Afin d'en faciliter l'accès, un livret PDF ainsi qu'une heure de formation sous M@gistère sont proposés.

Portail : http://eduscol.education.fr/primabord/
Livret : http://eduscol.education.fr/primabord/livret-de-prise-en-main-du-portail


Quels enseignants pour demain ?

Le développement de nouveaux modes d’accès au savoir, ainsi que les tensions qui traversent la société contemporaine, vont obliger l'école à adopter un modèle plus ouvert, fonctionnant sur de nouveaux principes.

Par Alain Boissinot.

Toute réflexion sur l’éducation se heurte à une difficulté considérable : il devient quasi impossible d’articuler la volonté "réaliste" d’assurer une gestion plus ou moins réformatrice, et la nécessité d’accompagner l’émergence de nouveaux paradigmes très différents des modèles actuels, dont l’obsolescence devient criante. Plutôt que de se situer dans une logique d’adaptation de l’existant – en ce domaine les rapports, souvent excellents, ne manquent pas-, on pointera donc ici, sans exhaustivité, quelques nœuds problématiques et on tentera un peu de prospective… quitte à paraître imprudent en questionnant des modes de pensée si habituels que nous oublions de les remettre en cause.

La fin du "corps enseignant" ?

Napoléon a imposé le modèle de la construction d’un corps enseignant doté d’une culture commune, d’une identité professionnelle forte, d’une certaine homogénéité sociale. Ce corps enseignant fut conçu et organisé sur le modèle des congrégations, modèle contre lequel pourtant Condorcet, porteur de la méfiance révolutionnaire à l’égard des corporations, avait fortement mis en garde dans ses Mémoires sur l’Instruction publique. Ce corps enseignant s’affirme du milieu du XIXème siècle jusqu’à la seconde partie du XXème. Il connaît un âge d’or marqué par une coïncidence de vues et d’intérêts avec les républicains, puis avec le mouvement socialiste. Le modèle du corps (de la corporation) implique l’interchangeabilité des différents membres : l’identité est celle de la ruche, pas celle des abeilles.
Cette conception est désormais obsolète. La massification des effectifs dans le second degré, des évolutions sociologiques fortes (élévation du niveau social de recrutement et féminisation), les besoins importants de recrutement, autant de facteurs qui ont fragilisé la cohérence du corps et obligé à diversifier les procédures de recrutement, à accepter des modèles de fonctionnement différents.  En même temps se sont affaiblies les légitimités traditionnelles des enseignants. Le développement de nouveaux modes d’accès au savoir, les tensions qui traversent la société contemporaine, rendent peut-être impossible l’idée d’une corporation entretenant avec la société un « pacte » stable.
Faut-il tenter de maintenir malgré tout la logique ancienne (en défendant par exemple les concours de recrutement, et une formation du type écoles "normales"), ou assumer un modèle ouvert fonctionnant sur de nouveaux principes ? Par exemple :
- accepter des procédures de recrutement déconcentrées faisant appel à des profils d’enseignants divers quant à leur origine et à leur degré d’implication, la cohérence étant assurée au niveau des équipes et des établissements ;
- accepter corrélativement des types professionnels variés et complémentaires, des façons diverses d’exercer le métier, des niveaux de responsabilité différents (identifier des responsables de disciplines, recréer des « adjoints d’enseignement »…) ;
- ne pas seulement professionnaliser les futurs enseignants, mais aussi recruter des professionnels…
Tout cela contient les germes d’une révolution copernicienne, mais elle peut nous être imposée par les difficultés de recrutement et la démographie enseignante. Elle doit évidemment participer d’une évolution d’ensemble du système éducatif.

Quelle professionnalité enseignante ?

Ce qui reste du "corps" enseignant est d’autant plus malade que le projet d’enseignement lui-même n’est plus lisible, comme le montrent des débats récurrents (et souvent piégés). Là encore, faute de pouvoir tout traiter, prenons quelques exemples.
On met régulièrement an avant la question de la transmission. Le culte des savoirs traditionnels et la volonté louable de les transmettre suffisent-ils à définir la mission des enseignants ? C’est faire l’impasse sur toute une série de questions.
Pour que la transmission soit réussie, encore faut-il que les élèves aient acquis les savoirs et soient capables de les mobiliser : on ne peut éliminer la question de la "construction" des savoirs, ni celle des "compétences"… Il faut bien aussi s’interroger sur le choix et l’organisation des savoirs à enseigner, sur les priorités à définir.
On peut d’autant moins se contenter de définir la professionnalité enseignante par la relation avec les savoirs que ceux-ci sont aujourd’hui accessibles de nombreuses façons : c’est toute la problématique du numérique, de la classe inversée, etc. Qu’on le veuille ou non, il faut bien redéfinir le métier d’enseignant autrement que sur la base exclusive du cours (modèle d’ailleurs beaucoup plus récent qu’on ne le croit souvent).
On ne pourra donc avancer qu’en dépassant le faux débat entre "conservateurs" et "pédagogues".
Comment traiter la demande  d’individualisation ? Alors que l’histoire de l’enseignement a longtemps été celle du passage de la relation interindividuelle (modèle de l’initiation et du préceptorat) à une relation collective (le « modèle simultané »), alors que le système a connu depuis deux siècles un mouvement continu d’intégration et d’homogénéisation, on voit aujourd’hui s’affirmer une demande de prise en charge plus individualisée, au sein de l’école ou sur les marges de celle-ci.
Comment repenser les missions éducatives de l’école ? Beaucoup aujourd’hui, s’abritant derrière une lecture inexacte de Condorcet, sont tentés par un repli sur le seul domaine de l’instruction, opposant celle-ci à la mission d’éducation. Or cette opposition n’est rien d’autre que le symptôme de la crise actuelle, et de la sclérose des savoirs scolaires : toute la question est d’articuler les deux missions. Un savoir vivant est en soi éducatif, ce qui suppose une conception dynamique des disciplines (c’était bien là le projet et longtemps la pratique de l’école républicaine).
Reconstruire un projet éducatif suppose aussi une clarification des « valeurs » que la société actuelle invoque plus volontiers qu’elle ne les définit ou les met en pratique (voir les débats sur les valeurs républicaines ou la laïcité). Le système éducatif ne peut fonctionner sans un accord suffisant avec la société et une reconnaissance réciproque.
Sur tous ces points, il y a de nouveaux équilibres à imaginer si l’on veut sortir des impasses actuelles.

« Former » les enseignants

Si l’on admet ces perspectives, il faut accepter d’envisager diverses hypothèses, que les débats de ces dernières années ont souvent escamotées :
- renoncer au modèle unique, démenti d’ailleurs par la grande hétérogénéité des parcours de formation initiaux, et peu adapté à la diversité des situations d’exercice du métier. Un cadre général commun mais souple devrait autoriser et réguler une grande variété de profils ;
- penser des modèles qui ne reconduisent pas mécaniquement des schémas anciens mais qui s’adaptent à l’avenir : par exemple, pourquoi former des enseignants du primaire / du secondaire, quand par ailleurs on voit se mettre en place une nouvelle architecture du système éducatif (socle commun, bac -3/ bac +3) ?
- remplacer la problématique classique du recrutement terminal, à peine renouvelée ces dernières années, par une autre logique : on recherche des candidats, on prépare leur entrée dans le métier, on les accompagne, on prolonge leur formation ;
- cesser de penser quasi exclusivement à  la formation initiale et construire une véritable formation continue ;
- abandonner le modèle obsolète du concours pour bâtir de vrais parcours universitaires, et reconnaître au master son rôle de validation ;
- déconcentrer les procédures de recrutement…
Ces ruptures de paradigmes peuvent faire peur, mais si on ne les assume pas l’évolution se fera dans le désordre, par obsolescence croissante du modèle actuel et développement non contrôlé de procédures parallèles nouvelles. Si l’on n’y prend garde, un « blablacar éducatif » peut remplacer la régie actuelle des parcours de formation au sein de l’ « Education nationale »…
Alain Boissinot est intervenant au séminaire de recherche Ecole et République du Collège des Bernardins, ancien recteur, ancien directeur de l’enseignement scolaire.


Source : http://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-147056-quels-enseignants-pour-demain-1193519.php